Le Quotidien du médecin peut être un vrai baromètre. Il faut toujours voir de quel côté, il penche.
Ces jours-ci, on note une série de petits signes. Comme si ce journal se mettait en branle pour accompagner la défense du laboratoire Servier. Bien sûr, il s’en défend. Mais bizarrement, il y a comme une concordance entre la montée en puissance de la défense de Servier dans l’affaire du Médiator et des prises de position de ce journal, destiné aux médecins.
D’abord, il y a eu les déclarations peu diplomates du PDG du groupe, Gérard Kouchner, sur le livre d’Irène Frachon, lors de son audition au Parlement.Interrogé pour savoir pourquoi, il n’y avait pas eu un mot de ce livre dans son journal, il a lâché: «Nous ne sommes pas une presse à sensation […]. Nous ne faisons pas dans les chiens écrasés». Mettant en avant une nécessaire «rigueur scientifique» pour s’adresser aux médecins. Ah bon…
Ensuite, il y a eu une double page du Quotidien du Médecin sur l’affaire, où étaient mis en doute les chiffres de décès, liés à la prescription de ce médicament coupe-faim. Ainsi, ont été cités, longuement, les propos et analyses du professeur Jean Acar, ancien chef de service de cardiologie à l’hôpital Tenon, spécialiste des valvulopathies, fondateur du groupe valvulaire de la Société française de cardiologie. Ce dernier émet de sérieuses réserves sur la méthodologie des études ayant permis d’estimer le nombre de décès imputables à ce médicament, qui a été commercialisé en France de 1976 à 2009. Allant jusqu’à dire qu’il n’avait rien vu qui puisse aujourd’hui valider ces chiffres de mortalité cumulée, qui vont de 500 à 2 000.
Enfin, le mercredi 16 mars, le Quotidien du Médecin publiait un numéro anniversaire sur ces 40 ans de parution. Dans ce numéro, beaucoup de publicité, dont une pleine page du laboratoire Servier sur le Procoralan, un médicament indiqué «dans le traitement symptomatique de l’angor stable chronique».
Evidemment, ce serait faire du bien mauvais esprit que d’y voir un quelconque …conflit d’intérêts.
Eric Favereau
Pour moi les médecins sont autant voir plus responsables que Servier car, ce sont eux, qui ont prescrit sans raison ce médicament coupe faim !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire