mercredi 27 février 2013

Des chercheurs s'attaquent au mythe de Mère Teresa

L’article intitulé "Les côtés ténébreux de Mère Teresa", qui va être publié dans la revue Studies in Religion au mois de mars, n'est pas à l'avantage de Mère Teresa. Les conclusions de Larivée et ses deux collègues se basent sur la lecture de 500 ouvrages évoquant la vie de la religieuse décédée en 1997 à Calcutta (Inde).

Grosso modo, Mère Teresa acceptait l’argent des dictateurs, ne voulait pas entendre parler de divorce ou d’avortement et laissait les malades souffrir dans ses institutions caritatives à l’hygiène douteuse.

Larivée confie à Lapresse.ca que "dans ses centres d'hospitalisations, les patients étaient laissés à eux-mêmes. Ils recevaient peu de soins palliatifs ou de médicaments pour soulager leurs douleurs, car pour Mère Teresa, souffrir rapprochait de Dieu". Il note également qu’elle "s'est opposée aux interruptions de grossesses des femmes bosniaques qui avaient été violées par des Serbes". Toujours selon les chercheurs montréalais, la réputation de Mère Teresa serait une vaste opération de relations publiques menée par le Vatican pour revitaliser le catholicisme. Le miracle qui lui a par exemple permis d’être béatifiée serait de l’esbroufe. "Les sœurs religieuses de l'hôpital où était traitée une femme qui avait de graves douleurs à l'abdomen ont payé la patiente et son mari pour qu'ils affirment que Mère Teresa avait guéri ses douleurs". Il ressort que la femme en question a été soignée grâce à des médecins et non pas seulement par l’opération du Saint Esprit.  

Mère Teresa savait aussi récolter les dons pour sa fondation. Et parmi les donateurs, l’ancien président des USA Bill Clinton ou feu Lady Diana côtoient des noms nettement moins glorieux. "Elle a notamment reçu des dons de l'ancien dictateur haïtien, Jean-Claude Duvalier. Un homme lui a également offert un jet privé, et plus d'un million de dollars qui avaient été volés à des caisses de retraite de petits épargnants, aux États-Unis. Lorsqu'il a été cité en procès, elle a même écrit une lettre à la cour, pour le défendre", révèle encore le chercheur.

Avec toutes ces casseroles, Larivée se demande malicieusement comment la religieuse a pu être récompensée par le prix Nobel de la Paix.

Via : Lapresse.ca

Illustration : Túrelio, Wikipedia

Par Guillaume RocheFollow @Leyog

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vendredi 22 février 2013

Chez Novartis, le silence se paie en francs suisses | Causeur

daniel vasella novartis

Daniel Vasella, patron sortant de Novartis, vient de se faire pincer alors qu’il s’apprêtait à empocher un bonus de 72 millions de francs suisses (58 millions d’euros). Ne pouvant lui offrir de “parachute doré” — s’agissant d’un départ régulier —, le conseil d’administration du géant pharmaceutique suisse entendait faire passer ce petit cadeau sur un compte secret au titre de “salaire du silence”. Même si la clause de confidentialité figurait clairement dans son contrat de travail.
Par-delà l’extravagance des chiffres, l’affaire Vasella montre la perte de contact croissante des conseils d’administration avec la réalité économique et humaine.
Moi, ces 72 millions de Novartis, je me les garderais. Renoncer à votre bonus quand il est révélé au grand jour, et seulement parce qu’il est révélé, voilà qui jette un voile de suspicion sur votre jugement moral. De deux choses l’une : soit vous méritiez votre indemnité — et vous l’encaissez sans ciller; soit vous ne la méritiez pas — mais alors au nom de quoi l’avoir réclamée et négociée?
Car enfin, il est peu d’hommes en ce monde qui détiennent un secret comme le vôtre. Un secret qui vaut une fainéantise de six ans et 72 millions dans ce pays à l’éthique de travail si sévère ! Un comble… Malgré cela, Novartis était disposé à vous payer un million de francs suisses le mois de farniente ! Dix-neuf francs chaque minute de silence !
Que détenez-vous donc de si précieux, de si désirable pour la concurrence ? La recette d’un médicament miracle capable de faire décoller une multinationale assoupie ? L’art de masquer par des restructurations, dans les bilans de fin d’année, le manque de créativité des laboratoires ? Le réseau politique idéal pour faire endosser aux collectivités de nouveaux vaccins d’autant plus indispensables qu’ils seront moins utiles ? Ne craignez-vous pas, détenant un secret si stratégique dans votre tête, qu’on vous enlève pour vous faire parler ? Rêvez-vous de waterboarding ? De sérums de vérité ? Avez-vous engagé des gorilles pour vos enfants ?
Mais je me laisse éblouir par votre démesure, M. Vasella. Si vous et vos administrateurs avez pu mitonner un cocktail d’adieu aussi somptueux, c’est que le gâteau dont vous êtes la cerise est, quoi qu’on en dise, une sacrée pièce montée. J’ai sous les yeux le rapport d’analyse d’une grande banque sur les perspectives de l’économie suisse en 2013, par secteurs. Tout stagne et tout va mal. Sauf ce qui va très bien: la haute horlogerie, évidemment. Et puis le médical, la pharma, la technologie liée aux soins et les assurances. En somme, une économie gériatrique alimentée par la hantise de la mort, depuis le tic-tac de luxe qui nous décompte les heures («toutes nous blessent, la dernière nous tue», disaient les Anciens) jusqu’aux alchimies qui prolongent à grands frais nos jeunesses de quelques années et nos vieillesses de quelques jours. Si l’industrie morticole est un royaume, la pharma en est la reine.
Vous voyez bien que je plaisantais, M. Vasella. Si j’étais vous, je dormirais sur mes deux oreilles. L’équivalent de 60 prix Nobel que vous venez de décliner ne récompensait pas votre personne, ni votre génie, ni vos secrets. Votre valeur personnelle n’est, rassurez-vous, même pas en jeu. Ce qui est en jeu, c’est votre fonction. C’est la cerise que vous représentez. Une cerise de ce prix-là valorise tout le gâteau. Un gâteau énorme, aussi vaste qu’un pays. Un gâteau où pioche une armée de cadres, de lobbyistes, de parlementaires et de communicants. Ceux qui, face à vos appétits de satrape, sont toujours restés muets. Normal: on ne parle pas la bouche pleine.

*Photo : World Economic Forum (Daniel Vasella).

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dimanche 17 février 2013

Pilule contraceptive : faut-il “intimer l’ordre à certains salisseurs de mémoires de bien vouloir fermer leur claque-merde”? | DocBuzz - l'autre information santé

«Nombreux sont les interlocuteurs qui, dans le dossier des risques des pilules, évoquent spontanément le “scandale Diane 35″ » ; ainsi débute un article du journal Le Monde érigeant l’affaire Diane 35 en nouveau scandale national : on ne sait qui sont ces «nombreux interlocuteurs» mais c’est bien la meilleur manière pour débuter  un article sans témoin et créer de toute pièces un nouveau «scandale». Prenez une femme, victime d’une pathologie qui pourrait potentiellement être un effet secondaire d’un médicament et portant plainte, un avocat ayant des connections médiatiques, quelques journalistes santé recalé en première année de médecine et désireux de prendre leur revanche, un député dont la capacité de langage scientifique ne dépasse pas le terme «suspension»,  un ministre de la santé qui fait l’exact contraire du précédent au nom de la même démagogie et à moins d’un an de distance, et vous obtenez le terreau nécessaire et suffisant à un subtile nouvelle affaire, non pas un scandale, mais une abracadabrantesque guignolade qui fait s’ahurir la communauté scientifique internationale, surprise que la France découvre avec retard, que prendre une pilule peut favoriser une phlébite dont on peut même mourir, un effet secondaire connu, référencé, publié, chiffré, enseigné depuis plus de 50 ans, tout comme était connu et publié le  sur-risque thromboembolique des pilules de troisième génération par rapport aux secondes. Ces informations étaient et restent accessibles aux médecins comme aux patients.

Les journaux, dont Le Monde, évoquaient ce matin, la survenue de décès sous un médicament, Diane 35 : « L’Agence du médicament confirme quatre morts liées à la pilule Diane 35 »  titrait Le Monde,  illustrant ce titre tapageur d’étuis de pilules qui ne correspondaient pas au médicament Diane 35. L’agence du médicament a confirmé, dimanche 27 janvier, quatre morts “imputables à une thrombose veineuse liée à Diane 35″ depuis 1987. Voilà le scoop, 4 décès sous un médicament en 26 ans, soit un décès tous les 7 ans environ, certes trop, mais rappelons que le tabac tue 220 personne par jour, la pollution 22, et l’automobile 10, sans faire aucun scandale même dans ce grand journal qu’était Le Monde. Personne n’a beaucoup plus d’information puisque selon le communiqué de l’ANSM qui confirme ces décès, un rapport sera rendu public la semaine prochaine. Cela n’empêche pas nos brillants journalistes de fanfaronner : Evoquant des données de risques thromboemboliques multipliées par 6,68 récemment publiées dans le journal Le Figaro, nos Don Quichotte estiment que ces « éléments viennent s’ajouter à l’alerte qui a été lancée par Le Monde il y a quelques semaines concernant les risques que présentent les pilules de troisième et quatrième génération » ! Une alerte qui mériterait au moins le Pulitzer. A ce rythme, les journalistes français vont bientôt publier le Vidal !

Diane 35, est une combinaison d’ethynylestradiol et d’acétate de cyprotérone, un anti testostérone, également utilisé par exemple dans la composition de l’Androcur, traitement prescrit dans le cancer de la prostate. Si Diane 35 est indiqué en France dans le traitement de l’acné et de l’hirsutisme, tous deux favorisés par la testostérone, il n’a jamais reçu d’AMM pour  bloquer l’ovulation.  Il était cependant facile pour les médecins face à des jeunes filles présentant par exemple un peu d’acné de préconiser et prescrire Diane 35 (en hors AMM) et de bénéficier de son effet anti-ovulatoire. Certes, elle n’était pas remboursée par la sécurité sociale, mais aucune pilule de troisième ou quatrième génération ne l’était. Certes, elle avait un risque thromboembolique supérieur aux pilules de deuxième génération, mais qui restaient identiques à celui des autres pilules de troisième génération. Quant-à savoir si elle a été trop prescrite, nous ne disposons pas des données permettant d’affirmer ou d’infirmer cela. Connaissant le volume des ventes de pilules et les risques étant correctement cernés, l’ANSM est en mesure de dire si le nombre constaté d’évènements indésirables sous pilule correspond aux effets attendus, les dépasse ou les réduit.

Si il est pour l’instant difficile de détecter ici un scandale autrement que chez les vendeurs de papier, cette nouvelle affaire nous montre cependant encore une fois, qu’il n’y a personne à la tête de la santé en France, que l’ANSM est incapable de relever les défis qui sont les siens, que le ministère de la santé est incapable d’émettre un message cohérent et rassurant sur la durée (Bertrand rembourse, Touraine dérembourse), et que les médecins comme les associations de spécialistes de la santé (les kinésithérapeutes hier, les gynécologues aujourd’hui…),  systématiquement trainés dans la boue par les journalistes et accusés de collusion et donc d’incompétence, devraient commencer à utiliser tous les moyens à leur dispositions pour “intimer l’ordre à certains salisseurs de mémoires de bien vouloir fermer leur claque-merde!” (Les Tontons Flingueurs George Lautner)

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Quelle est la valeur de la parole scientifique de M. Philippe Even ? | DocBuzz - l'autre information santé

La presse a dans notre pays un grand pouvoir, un contre-pouvoir diront certains. Un nouveau « Scoop » lancé par le Nouvel Observateur défraye la chronique : selon un livre écrit par MM. Even et Debré, “Plus d’un médicament sur deux serait inutile voire même inefficace, 20% mal tolérés, 5% potentiellement dangereux” et, fait incroyable, “75 % sont remboursés par la sécurité sociale.” Evidemment une telle révélation ne peut que faire frémir les français qui tous, passé un certain âge, utilisent au moins une thérapeutique, qui pour traiter une hypertension, un mal de dos, ou un cancer. Aucun traitement n’est épargné. Evidemment si tel est le cas, ce qu’affirment en tout cas les deux auteurs, ce n’est ni plus ni moins qu’une dénonciation salutaire d’un complot mondial mêlant les « agence du médicament » de tous les pays, industrie pharmaceutique, et politiques de tous bord, sans épargner les millions de patients non éclairés qui, à travers le monde, acceptent de se laisser berner sans sourciller.

D’autres se chargeront peut-être de relire les 900 pages de ce dernier ouvrage afin d’y pointer les éventuelles erreurs et approximations scientifiques qui conduiront peut-être des patients à cesser des traitements qui pouvaient leur être utiles. Les médecins et pharmaciens de première ligne, au contact quotidien de malades réels, seront les premiers à juger de l’existence ou non de telles conséquences.

Mais puisque M. Even se pose en donneur de leçon d’une éthique scientifique et morale, il serait peut-être nécessaire de se poser factuellement la question de la valeur de la parole scientifique de M. Even qui se présente aujourd’hui comme « président de l’institut Necker » une association loi 1901 sans aucun lien avec la faculté de médecine du même nom, mais capable d’entretenir la confusion dans l’esprit d’un lecteur, d’un auditeur ou d’un téléspectateur ignorant de la chose.

Le père de Philippe Even était pneumologue, chef du service de pneumologie à l’hôpital Laennec. Le Pr Jacques Chrétien, un clinicien brillant et pneumologue reconnu pour sa lutte acharnée contre la tuberculose lui succéda. Lui-même cèdera ensuite son poste au fils de son prédécesseur. Philippe Even fut nommé professeur en 1966 alors que, selon ses propres termes il n’avait «encore fait aucun travail important» (site histrecmed). Une analyse de la banque de donnée des publications scientifiques internationales Pubmed (Even P), indique qu’il publia au cours de sa carrière quelques dizaines d’articles scientifiques dont beaucoup dans des revues françaises de petit impact factor mais qu’il ne fut jamais associé à aucune recherche ou découverte d’envergure. Il essaya pourtant.

« La démarche intellectuelle des chercheurs fondamentalistes me plait davantage que les discussions de mes collègues médecins qui m’ennuient » Philippe Even-site histrecmed

En 1985, la maladie qui fait la une de tous les journaux du monde, c’est le SIDA. Cette maladie est identifiée en juin 1981 aux Etats-Unis par le centre de contrôle des maladies d’Atlanta. L’agent pathogène, le virus du SIDA (VIH1) est isolé en février 1983 par le professeur Luc Montagnier et son équipe de l’Institut Pasteur, une découverte majeure. Le 29 octobre 1985, M. Even, et deux autres médecins de l’hôpital Laennec, Jean-Marie Andrieu, cancérologue, et Alain Venet, immunologiste,  tiennent une conférence de presse où ils annoncent tout simplement avoir découvert un traitement du SIDA : « Nous avons ouvert une nouvelle voie thérapeutique qui est d’un intérêt particulier » offrant « un espoir raisonnable de guérison »  (écoutez un interview audio de M. Even de 1985).

Le monde scientifique resta circonspect face à cette utilisation des médias pour annoncer les résultats d’une expérimentation débutée seulement quelques semaines auparavant et n’ayant, au moment de son annonce, aucune conclusion concrète.

En fait cette petite équipe emmenée par M. Even avait mis en place une expérimentation sauvage chez au moins 10 êtres humains atteints par le virus VIH, en ne respectant aucune règle scientifique ni éthique : ils avaient administré à ces patients déjà immunodéprimés, la ciclosporine, un médicament immunosuppresseur, qui a pu précipiter le décès de patients dont le système immunitaire était déjà affaibli par le virus VIH et souffrant pour certains d’infections concomitantes.

La commission nationale d’éthique (présidée à l’époque par le professeur Jean Bernard), qui doit valider tout protocole de recherche chez l’homme n’avait pas été consultée. Le consentement éclairé des patients n’avait pas non plus été recueilli. Par ailleurs, à cette époque, la ciclosporine ne pouvait être dispensée qu’au sein des trente-cinq services de transplantation d’organes français et son usage était extrêmement contrôlé. En aucun cas, l’équipe de M. Even n’aurait du disposer de ce médicament.

Fait aggravant, la conférence de presse qui allait annoncer au monde la découverte d’une “nouvelle voie thérapeutique” dans le traitement du SIDA avait été donnée au sein même du ministère des Affaires Sociales (qui exerçait la tutelle sur la Santé), dirigée à l’époque par la ministre Georgina Dufoix qui donc cautionnait cette recherche (et sera plus tard impliquée dans l’affaire du sang contaminé).

Le 11 novembre 1985, le premier des patients traités par M. Even décède (en fait, l’un d’eux serait décédé avant même la conférence de presse mais il n’en sera pas question alors). Ce premier patient “officiellement” décédé était un homme homosexuel âgé de 38 ans qui avait reçu de la ciclosporine depuis 3 semaines. Dans un entretien téléphonique donné au journal américain The New York Times, qui en publiera des extraits le 12 novembre 1985, M. Even persistait : «Le programme expérimental a montré des résultats prometteurs et il est élargi». M. Even y justifie la mort du patient et déclare qu’il s’agissait d’un «cas désespéré», affirmant que sa mort n’était pas inattendue, étant donné le stade avancé des infections multiples du patient.

Malgré déjà au moins deux décès, l’absence de déclaration de l’essai clinique et l’impossibilité légale pour ces médecins de prescrire de la ciclosporine, aucune autorité scientifique éthique ou politique de l’époque ne tenta d’interrompre l’essai connu de tous depuis la conférence de presse ; ”Ce que je peux dire concernant les 10 premiers patients que nous avons suivis, c’est que les résultats confirment entièrement les espoirs que nous avions”  explique encore M. Even dans l’article du NYT.

La ciclosporine, connu pour être immunosuppresseur, agirait selon lui en paralysant les cellules infectées par le virus du sida, prévenant  la propagation de la maladie et permettant au corps de reconstruire son système immunitaire. Cette idée avait germé suite à la lecture de la thèse encore non publiée d’un chercheur, David Klatzmann, qui émettait l’hypothèse que la ciclosporine pourrait être utile à l’étude des mécanismes du sida in vitro. C’est peut-être cet engouement pour «La démarche intellectuelle des chercheurs fondamentalistes» qui poussa M. Even à passer de l’hypothèse in vitro à l’homme sans s’encombrer des conséquences?

Aucune sanction ne sera prise contre les médecins. Aucune famille ne portera plainte. Aucune enquête ne sera ouverte pour déterminer comment la ciclosporine, cet immunosuppresseur, a pu être prescrite hors AMM à des patients immunodéprimés, le Conseil de l’Ordre des médecin n’intentera aucune action de radiation. Cet épisode de la médecine française est dorénavant connu sous le nom de “l’affaire de la ciclosporine”. (Pour en savoir plus sur cette “Affaire de la ciclosporine”, lisez l’article “L’espace public de la recherche médicale. Autour de l’affaire de la ciclosporine” de Nicolas DODIER, disponible en ligne et téléchargeable gratuitement)

Trois années après cette épopée scientifique qui donna au monde entier une triste image de la recherche française, M. Even fut promu au rang de doyen de la faculté Necker.

L’équipe de médecins publia un article en 1988, soit 3 ans plus tard, intitulé « Effects of ciclosporin on T-cell subsets in human immunodeficiency virus disease » qui indiquait que la ciclosporine avait été administrée à 33 patients contaminés par le virus du Sida. Leur conclusion était que «Ces résultats devraient stimuler la recherche biologique ainsi que la recherche clinique chez des patients séropositifs pour le VIH avec l’objectif de retarder ou de prévenir la survenue du SIDA ». En 2008, un chercheur américain, Martin Markowitz évalua de nouveau l’intérêt de la ciclosporine, cette fois de manière légale, chez des patients séropositifs pour le HIV et recevant un traitement antirétroviral. L’essai conclut que la ciclosporine n’apportait aucun bénéfice virologique ou immunologique.

Cette première sortie médiatique de M. Even fut également la dernière en tant que médecin.

« Les campagnes anti-tabagiques se fondent trop souvent sur des mensonges comme le danger du tabagisme passif qui est, en fait, inexistant » Philippe Even-site histrecmed

Parmi ses autres prises de positions, aujourd’hui oubliées par les médias, mais encore identifiables sur internet, figure celle, intéressante, venant d’un ex pneumologue, ex professeur des hôpitaux de Paris, dénonçant les campagnes anti-tabac. Ces campagnes anti-tabac se fondent selon lui  «trop souvent sur des mensonges comme le danger du tabagisme passif qui est, en fait, inexistant. Les arguments utilisés sont en fait destinés à mobiliser les non-fumeurs pour tenter de culpabiliser les fumeurs et cela en biaisant la réalité ». Quelles réactions ont pu avoir des fumeurs à cette prise de position? En 2001, les dangers du tabagisme et du tabagisme passif étaient pourtant déjà bien connus. Ils seront confirmés par l’OMS qui estimera que le tabagisme passif cause 600 000 morts par an (The Lancet, nov 2010).

« L’industrie pharmaceutique assume désormais une recherche de caractère industriel qui permet d’étudier en un jour autant de molécules qu’on en étudiait en dix et il est vrai que la découverte constante de nouveaux médicaments a valu un certain nombre de prix Nobel à ses chercheurs » Philippe Even-site histrecmed

La nouvelle sortie médiatique de MM. Even et Debré, liée à la publication de leur livre, le “Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles et dangereux”, traitée comme un scoop d’envergure, n’a en fait, rien de neuf. Les fondements de la démonstration des auteurs avaient déjà été publiés par les mêmes dans un rapport publié en Janvier 2011, “RAPPORT DE LA MISSION SUR LA REFONTE DU SYSTEME FRANCAIS DE CONTRÔLE DE L’EFFICACITE ET DE LA SECURITE DES MEDICAMENTS”. En résumé, ce rapport de 83 pages, également disponible en ligne, dénonçait l’ensemble de la chaine du médicament, de leur création, à leur commercialisation, en passant par les multiples étapes de la vie d’un médicament : études tronquées, chercheurs incompétents et corrompus par l’industrie, revues médicales complaisantes et infiltrées, agences du médicament incapables, gouvernements complices, etc. De ce maelstrom d’incompétences et de corruptions, ressortait évidemment que des centaines de médicaments étaient finalement inutiles, destinés uniquement à générer du chiffre d’affaire pour une industrie pharmaceutique cynique. Un complot à l’échelle mondiale auquel il était temps de mettre fin.

- “Selon notre propre analyse des 4.500 médicaments sur le marché, hors génériques, (…) il y a sur les 1.120 molécules originales, 100 (9%) molécules majeures, 210 (19%) molécules importantes, 250 (22%) molécules d’effet généralement modeste, 170 (15%) d’effet mineur et 390 d’effet nul, soit 560 molécules originales (50%) sans intérêt, comme le sont la majeure partie des 170 associations et les 160 produits divers homéopathiques, oligothérapiques et phytothérapiques, dont beaucoup sont encore remboursés au minimum à 15 et 35%, voire 65%” (page 13).

- “12% (des médicaments), soit 140 molécules originales en 200 versions commercialisées, sont à manipuler avec plus d’attention encore, à cause des accidents sérieux ou graves, et même parfois mortels, qui ont été rapportés”.

On regrettera évidemment qu’en 83 pages, qu’aucunes de ces assertions ne soient argumentées ni scientifiquement référencées, un oubli finalement logique si les revues médicales sont si corrompues.

L’ensemble de cette théorie du complot est très inspirée des arguments développés par une ancienne rédactrice en chef du New England Journal of Medicine, Marcia Angell, dans un ouvrage publié en 2005 et dont M. Even assura la traduction française. L’ouvrage ne rencontra alors aucun succès médiatique. Le moment était probablement mal choisi.

 Il y a une dizaine d’années, la parole scientifique de M. Even, âgé alors de 68 ans, était toute autre. Il concluait un interview en ces termes : 
 “En France, on peut dire que l’Etat a tué l’industrie pharmaceutique. A partir de 1945, il a voulu contrôler les dépenses de santé en bloquant le prix des médicaments, depuis lors, ceux ci sont payés à l’industrie une fois et demie moins qu’en Allemagne ou qu’en Angleterre. L’industrie s’est adaptée à cette situation. En estimant trop élevé le cout de développement de nouveaux médicaments elle a fait l’impasse sur le long terme. Moyennant quoi l’Etat a perdu sur tous les tableaux puisque non content de torpiller une industrie, dans le même temps les Français sont devenus les premiers consommateurs mondiaux de médicaments (troisième marché mondial). Le fond du problème est que depuis un demi siècle l’Etat n’a jamais pris en compte le fait que la santé est une priorité pour les Français et que celle ci a un prix qu’il ne faut pas chercher à raboter au risque de réaliser de fausses économies. D’ailleurs, avec 8,5% du PIB, il n’y a qu’en Angleterre où les dépenses de santé soient inférieures au taux français. Dans tous les pays développés ces dépenses oscillent entre 10 et 11% du PIB. En France, les dépenses de santé représentent 800 milliards par an, mais on oublie que notre système fait vivre 2 millions de personnes et qu’il suscite des recettes liées à la production de biens et de services. Le vrai déficit, c’est ce qu’on doit importer, c’est-à-dire tous les équipements et tous les médicaments qu’on ne produit pas en France, ce qui représente un trou de 100 milliards par an seulement. Et, si nous en sommes là, c’est parce qu’on a tué l’industrie pharmaceutique, comme celle de l’imagerie médicale et autres équipements. Une argumentation contraire à l’actuelle mais pas plus référencée.

La parole scientifique de M. Even est donc bien virevoltante. L’avenir dira si cette dernière sortie médiatique de M. Even était la bonne.

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mardi 12 février 2013

Watson : le supercalculateur d'IBM qui dit des gros mots

Le supercalculateur Watson a commencé à sortir des obscénités, ce qui a obligé IBM a changer sa base de données, montrant à quel point il est difficile de concevoir une intelligence artificielle, selon CNN.

Le langage humain est encore trop complexe pour les supercalculateurs

Watson était un des grands sujets d’actualité de 2011 lorsqu’il a battu les meilleurs joueurs de Jeopardy (cf. « La machine plus forte que l’homme à Jeopardy »). La machine est aujourd’hui utilisée pour la recherche et l’aide au diagnostic.

Dans des révélations parues la semaine dernière, IBM affirme qu’il a essayé de pallier les problèmes linguistiques de Watson en utilisant le contenu d’Urban Dictionary il y a deux ans. Urban Dictionary répertorie les expressions courantes et l’argot sur un ton très loin du discours littéraire.

La prochaine étape : le test de Turing

Le problème est que Watson était incapable de faire la différence entre le langage courant et vulgaire et que la base de données d’Urban Dictionary donnait lieu à des interactions étranges. La machine a même commencé à jurer. IBM affirme que Wikipedia pose aussi des problèmes importants.

IBM a décidé de restreindre Watson à un usage médical pour le moment, afin de ne pas avoir trop de problèmes avec les limites du système, mais le chercheur en charge de concevoir son intelligence artificielle, Eric Brown, continue d’oeuvrer en espérant un jour que son bébé passera le test de Turing.

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Avec Watson, IBM développe le Dr House du futur

IBM a signé un partenariat commercial aux Etats-Unis, pour déployer sa solution Watson, qui doit aider les médecins à mieux diagnostiquer les maladies et à trouver les remèdes les plus efficaces... et qui doit aussi aider les assurances à déterminer quand elles n'ont pas à rembourser un acte médical jugé inutile pour le patient.

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vendredi 8 février 2013

Un diurétique pour lutter contre l'autisme

Au début de la vidéo, l'enfant de 4-5 ans déambule dans la pièce et geint, indifférent, semble-t-il, aux sollicitations de la psychologue qui organise l'anniversaire d'une poupée. Dans la deuxième partie, il est assis à côté de la praticienne et participe à ce jeu, allant même jusqu'à feindre de souffler des bougies. Entre les deux séquences, ce petit garçon autiste a reçu un traitement par un diurétique, le bumetanide. Cette séquence a été projetée, mardi 11 décembre, lors d'une conférence de presse au siège de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), à Paris, par Yehezkel Ben-Ari, fondateur et directeur honoraire Inserm de l'Institut de neurobiologie de la méditerranée, et Eric Lemonnier, clinicien spécialiste de l'autisme (CHU de Brest).

Ces deux spécialistes sont venus présenter et expliquer les résultats très encourageants obtenus par cette approche médicamenteuse. Leur  essai, qui a inclus au total 60 enfants autistes, âgés de 3 à 11 ans, est publié dans la revue Translational Psychiatry. Parmi ces petits patients, atteints de diverses formes d'autismes, y compris de haut niveau (syndrome d'Asperger), la moitié a été traité par le diurétique (1 mg/jour) pendant trois mois, les autres recevant un placebo.

UNE AMÉLIORATION POUR LES TROIS QUARTS DES ENFANTS TRAITÉS

La sévérité des troubles autistiques a été évaluée par des échelles comportementales au début du traitement, à la fin des trois mois, et un mois après l'arrêt. Au total, plus des trois quart des patients réellement traités ont eu une amélioration significative des symptômes cliniques. Six enfants, traités par le diurétique ou le placebo, sont sortis de l'étude pour des raisons diverses, dont un en raison d'une kypokaliémie – une baisse du taux sanguin de potassium qui est classique avec ce type de diurétique.

Commercialisé et utilisé depuis des décennies, notamment pour traiter les hypertensions artérielles, le bumetanide diminue le taux de chlore dans les cellules. Or, souligne le professeur Ben Ari, des études expérimentales ont montré que la concentration de chlore est très élevée dans les neurones immatures, mais aussi lors de pathologies résultat d'un trouble du développement cérébral, comme l'épilepsie et probablement l'autisme. Des essais de ce même médicament ont été réalisés dans des formes néonatales d'épilepsie.

Appelant à la prudence sur l'interprétation de leurs résultats, Eric Lemonnier Et Yehezkel Ben-Ari, qui ont fondé une start-up, Neurochlore, ont déposé une demande d'autorisation pour mener un essai de ce diurétique à plus large échelle. L' étude, qui se déroulera dans plusieurs centres, pourrait aboutir à une autorisation de mise sur le marché du bumetanide dans l'autisme.

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lundi 4 février 2013

Quels sont les médicaments dangereux selon Prescrire et l'ANSM? -

Quels médicaments sont vraiment dangereux ? La réponse varie en fonction des interlocuteurs. Selon Le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux, des professeurs Bernard Debré et Philippe Even, 50% des médicaments sont inutiles, dont 5% potentiellement dangereux. La semaine dernière, la revue médicale indépendante Prescrire a publié sa liste des "médicaments plus dangereux qu'utiles" pour lesquels elle demande un retrait du marché. En janvier 2011, en plein scandale sanitaire du Mediator, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait publié sa liste des 77 médicaments placés sous surveillance renforcée. L'Express y avait, à l'époque, consacré un dossier complet.  

Nous avons comparé les deux inventaires. Au total, près de 20 médicaments sont pointés du doigt à la fois par l'ANSM et par Prescrire. Ceux-ci disposent toujours d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) mais on peut penser que, faisant en quelque sorte l'unanimité contre eux, ce seront les prochains à être retirés de la vente. Il s'agit, par ordre alphabétique, de:  

- Arcoxia (douleur, rhumatologie) 

- Champix (dépendances) 

- Cymbalta (psychiatre) 

- Ferrisat (cancérologie - hématologie) 

- Hexaquine (douleur - rhumatologie) 

- Januvia (diabétologie - nutrition)  

- Ketum gel (douleur - rhumatologie) 

- Nexen (douleur - rhumatologie) 

- Onglyza (diabétologie - nutrition)  

- Pholcodine (pneumologie - ORL)  

- Praxinor (cardiologie)  

- Primalan (dermatologie - allergologie) 

- Procoralan (cardiologie) 

- Protelos (douleur - rhumatologie) 

- Tysabri (neurologie) 

- Valdoxan (psychiatrie) 

- Vastarel (cardiologie)  

- Zyban (psychiatrie - dépendances)  

Parmi le recensement de l'Agence du médicament, figurent par exemple le Di-Antalvic (douleur - rhumatologie) et le Subutex (psychiatrie - dépendances) sans que leur efficacité ne soit remise en cause par la revue médicale. A l'inverse, le Motilium (gastro-enthérite) et le Thiovalone (pneumologie - ORL), entre autres, sont dans le viseur de Prescrire alors que l'ANSM ne les surveille pas avec une attention particulière.  

Ou on voit qu'il est plsu facile de se passe rde médicament lorsqu'on est pas malade : n'est-ce pas les journaleux et médecins spécialistes de ce genre de sujet !

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Microsoft prédit l'avenir grâce à un logiciel qui analyse le passé

Connais le passé, et tu connaîtras l'avenir. Une équipe de Microsoft et de chercheurs israéliens travaillent sur un logiciel capable de prédire les catastrophes à venir, à partir des évènements présents et passés.

Le journal Technology Review édité par le MIT indique que des chercheurs de Microsoft et de l'Institut israélien de Technologie Technion ont mis au point un logiciel censé prédire les catastrophes futures, grâce à une analyse du présent et des évènements passés.

Le système a été "nourri" par 22 années d'archives du New York Times, de 1986 à 2007, et exploite de nombreuses autres sources tirées du web. En particulier, le système utilise DBpedia, qui structure les informations de Wikipédia sous forme de base de données exploitable, WordNet, qui permet de comprendre le sens des mots anglophones, et OpenCyc, une autre base de données de connaissances diverses. En tout, 90 sources seraient ainsi compilées.

Ainsi, le logiciel d'analyse aurait permis (rétroactivement dans des simulations) de prévenir le risque d'une épidémie de choléra en Angola, suite aux sécheresses connues par le pays en 2006, parce que le système aurait détecté une corrélation entre l'apparition du choléra dans certaines régions et les phénomènes de sécheresse. De même en 2007, le risque d'une épidémie de choléra aurait été signalé après d'importantes tempêtes en Afrique, et la maladie a effectivement été détectée une semaine plus tard.

"Dans des tests impliquant des prévisions de maladies, violences et un nombre significatifs de morts, les avertissements du système étaient corrects entre 70 et 90 % du temps", indique le MIT.

En soit, ces travaux n'ont rien de surprenant ni d'inédit. Google lui-même pratique des prédictions sanitaires, comme lorsqu'il tente d'analyser la progression de la grippe à partir des recherches de symptômes menées par les internautes. Mais le système de Microsoft tente d'automatiser l'analyse, et d'affiner les prédictions en croisant les données de situations comparables. Par exemple, le système va rapprocher les risques de deux villes ayant sensiblement les mêmes données géographiques (température, humidité, taux de couverture du territoire en eau, ...) et économiques (revenu moyen par habitant, infrastructures sanitaires...). 

Dans un premier temps, Microsoft souhaite mettre le logiciel à disposition des associations humanitaires, pour qu'elles puissent mieux se préparer à intervenir là où risquent de se déclencher les catastrophes. La firme ne parle pas encore de le mettre en vente. Mais riches seront ceux qui pourront prédire l'avenir, en particulier les cycles macro et micro-économiques...

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Les Français très inégaux devant le cancer - Le Progrès

<blockquote class='posterous_long_quote'><h2 class="accroche">Ce lundi, journée mondiale de lutte contre la maladie qui est à l’origine d’environ 147 000 décès par an. Le prochain plan cancer sera axé sur une prévention ciblée pour lutter contre les inégalités sociales, géographiques et génétiques qui ne cessent de s’aggraver en France face à la maladie.</h2> Les Fran�ais tr�s in�gaux devant le cancer Voir la vid�o Voir le diaporama <div class="mod detailGallery "> <div class="photo"> <div class="photoContent"> <div class="photoContainer" style=""> <img title="/ Infographie Patrick Villard" src="http://www.leprogres.fr/fr/images/ED225F0B-8D1B-4632-92B6-38B89A5B587E/LPR_03/infographie-patrick-villard.jpg" height="487" alt="/ Infographie Patrick Villard" width="680" /> <div title="Agrandir l'image" class="imgZoom"></div></div> <div class="legende"> <table border="0" width="100%"> <tr> <td width="70%" style=""> <span class="legendeTxt">/ Infographie Patrick Villard</span></td></tr></table></div></div></div></div></blockquote>

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vendredi 25 janvier 2013

Montre-moi ton Facebook et je te dirai ta maladie mentale ?

Et si votre activité sur Facebook était le reflet de votre état de santé psychique ? C'est l'hypothèse émise par des chercheurs américains, qui ont découvert une corrélation entre l'activité de leurs cobayes sur le réseau social, et  les symptômes de troubles psychiatriques qu'ils présentaient.

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jeudi 24 janvier 2013

Il faut cesser de s'en prendre à l'industrie pharmaceutique

Serrer la main d'un industriel de la pharmacie revient aujourd'hui à se commettre avec Satan. Que doivent penser les employés de ces firmes qui travaillent honnêtement ? Exposés à la vindicte publique, ils ne peuvent réagir, alors qu'ils sont plus de 100.000 en France à oeuvrer au développement et à la production de médicaments qui sauvent des milliers de vies et soulagent tant d'hommes, de femmes et d'enfants. Oui, l'industrie médicale, dans le cadre de contrats de partenariat et de protocoles réguliers, a fourni à de nombreux acteurs sanitaires, chercheurs et services hospitaliers en tête, des aides financières que les recettes publiques ne pouvaient supporter. L'affaire du Mediator, puis celle des pilules de dernières générations anéantissent ces collaborations au prétexte de dérives médiatisées à outrance occultant les vrais enjeux. C'est un changement profond de nos mentalités qu'il faut opérer afin de promouvoir ce renversement conceptuel qu'appelle l'indispensable collaboration directe entre les patients et une industrie honorable et utile.

Deux raisons plaident pour cette collaboration. Premièrement, l'amélioration de la qualité des produits et des prestations offerts passe toujours par un accès direct à ceux qui les utilisent, les malades. En matière de santé, les intermédiaires que nous sommes, médecins prescripteurs, sont les seuls évaluateurs des résultats. Erreur partielle de cible, car, si nous savons analyser l'action et les éventuelles complications d'un produit, nous ne pouvons en déterminer l'effet profond, sauf à devenir malade nous-mêmes. Deuxièmement, la montée en puissance du malade, acteur de sa souffrance et non plus patient ignare, sans voix ni jugement. Son immixtion dans la sphère de la décision thérapeutique devient incontournable dans les maladies chroniques, où il acquiert une connaissance fine de ce qui lui arrive, des risques encourus et des modifications à adopter pour y parer. Il sait parfois mieux que le médecin comment gérer personnellement son traitement ! Refuser cette collaboration entre industrie et patients serait une erreur magistrale en ce qu'elle perpétue un ordre sanitaire fondé sur l'ignorance de celui qui subit les traitements au bénéfice exclusif du professionnel « sachant » qui les prescrit.

Se dessine donc un nouveau rôle pour les industriels de la santé : celui de conseil en éducation et observance thérapeutique auprès des malades, nouveaux lanceurs d'alertes visant à informer directement les fabricants. La puissance des systèmes informatiques devrait grandement aider à cette collection inestimable de données transmises en temps réel. J'entends d'ici les cris d'orfraie des amateurs de la pureté divine et les tenants de la séparation des intérêts. Revendiquons au contraire haut et fort ces liens entre les deux parties : intérêt du malade à guérir, intérêt de l'industriel à produire un médicament à l'effet primaire puissant et aux effets nocifs minimes. Sortons de ce débat stérile, englués que nous sommes dans une sémantique moralisatrice perverse. De la notion de lien, on est passé sciemment à celle de « conflit d'intérêts », ruinant tout effort de travail partagé. Il existe, bien sûr, des comportements déviants et des pratiques malhonnêtes qui méritent sanction, mais regardons d'abord le bénéfice thérapeutique apporté aux malades, qui, lui, dépasse et de loin les conséquences nocives de ces attitudes scandaleuses.

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lundi 14 janvier 2013

Autisme : mieux connaître le syndrome d'Asperger

Le syndrome d'Asperger est une forme d'autisme qui concerne des enfants d'intelligence normale. Il fait l'objet de l'attention croissante des chercheurs et des éducateurs.

« Je n'aime pas les étrangers, parce que je n'aime pas les gens que je n'ai jamais vus. J'ai du mal à les comprendre (...). Quand il y a un nouveau membre du personnel à l'école (...) je l'observe jusqu'à ce que je sois sûr qu'il n'est pas dangereux. Puis (...) je lui demande ce qu'il sait des missions spatiales Apollo, je lui fais dessiner le plan de sa maison, et comme ça, je le connais. Alors ça m'est égal d'être dans la même pièce que lui (1). » Christopher, 15 ans, protagoniste d'un roman de Mark Haddon, est atteint du syndrome d'Asperger.

Décrit par Hans Asperger en 1944, ce syndrome est une forme d'autisme, touchant des sujets d'intelligence normale. La description de l'autisme avait été donnée un an plus tôt par Leo Kanner mais le travail d'Asperger, lui, est resté ignoré jusqu'en 1983.

Depuis 1980, le syndrome d'Asperger est, avec l'autisme, classé parmi les « troubles envahissants du développement » (TED) dans les classifications des troubles psychiques, à savoir le DSM-IV américain et le CIM 10 de l'Organisation mondiale de la santé. La recherche s'emploie aujourd'hui à recenser les différences entre les cerveaux d'autistes et les autres, sur les plans anatomique, biochimique, génétique. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), on peut observer le cerveau au travail - et l'on constate que les zones cérébrales activées, lors de tâches de reconnaissance des visages ou des voix par exemple, ne sont pas les mêmes chez les autistes que chez les sujets normaux. Il semble donc probable que des différences dans le traitement de l'information par le cerveau des autistes expliquent les anomalies de leur comportement.

Un comportement différent

Bébé, déjà, l'enfant ne recherche pas le regard de sa mère ; il ne cherche pas à diriger son attention vers un objet qui l'intéresse (ce qu'on appelle l'« attention conjointe »). L'enfant atteint du syndrome d'Asperger apprend à parler. Cependant, comme tous les autistes, il est fermé au langage non verbal : il ne comprend pas l'expression des émotions chez les autres, il rit à contretemps... Dans le domaine verbal, son utilisation du langage est anormale : il emploie de grands mots sortis d'un dictionnaire, il ne sait pas quand ni comment s'introduire dans une conversation - et peut s'attirer ainsi des moqueries.

Plus largement, le comportement social pose problème. L'enfant « Asperger » n'apprend pas d'instinct, ni par imitation, les règles du jeu social ; il n'arrive pas à voir les situations du point de vue de l'autre (2). Il dit « vous avez un gros nez », et ne comprend pas pourquoi l'autre est blessé ; il parle pendant des heures d'un sujet qui le passionne, comme les horaires des trains, sans voir que les autres ne s'y intéressent pas.

Autres traits caractéristiques de ces sujets : un attachement à leurs habitudes, et à des règles qu'ils se donnent ; une hypersensibilité au bruit, au toucher ; et un profil d'intelligence en dents de scie, avec des pics de compétence - l'intelligence visio-spatiale, la mémoire, le calcul mental... - et des déficiences, dans la compréhension du langage, dans les problèmes complexes. Nombreux aussi sont ceux qui pensent en images plutôt qu'en mots.

Ces enfants sont donc différents. Mais si ces différences posent des problèmes à leur entourage, elles ne sont pas toutes négatives, loin de là. Ils sont, par exemple, incapables de mentir et ils se montrent soucieux des règles ; leur mémoire, leur bonne vision des détails, leurs « pics de compétences » parfois spectaculaires, leur pensée en images constituent une « autre intelligence », dont notre société pourrait s'enrichir, selon certains auteurs, si elle savait s'adapter à eux, tout en leur offrant les moyens de s'adapter à elle (3).

Ces moyens existent : aider à identifier l'expression des émotions, apprentissage de « scénarios sociaux » qui expliquent les comportements normaux en classe, en récréation, au restaurant, etc. (4). Dans certaines écoles, l'intervention de spécialistes de l'autisme pour apprendre aux enseignants à recourir plus largement au mode visuel, pour expliquer aux élèves ce que ressent leur camarade... permet une intégration des enfants atteints d'un syndrome d'Asperger. Ces écoles sont encore rares - mais le « plan autisme », annoncé en novembre dernier, prévoit la création, d'ici 2006, de centres de ressources autisme (CRA) dans toutes les régions françaises. Par ailleurs, une association de jeunes autistes a créé son propre site Internet (www.satedi.org).

L'intelligence des enfants « Asperger » leur permet donc d'utiliser de l'aide pour progresser ou s'entraider. On citera par exemple le témoignage de cette autiste américaine Temple Grandin qui, devenue adulte, a raconté son expérience (5). Grâce à un de ses professeurs, dont elle dit : « Il n'a pas essayé de m'attirer vers son monde mais il est entré, au contraire, dans le mien », elle est devenue experte internationale en équipements pour animaux d'élevage. « J'ai appris, dit-elle, - par coeur - comment il fallait se comporter dans des circonstances données. » Par exemple, elle a appris à parler en public en regardant des cassettes vidéo.

Les 13 et 14 mai 2005, un colloque sur le syndrome d'Asperger, sous la direction de Tony Attwood (6) et Peter Vermeulen, offrira une occasion de s'informer sur ce syndrome.

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jeudi 3 janvier 2013

Evidence-based guideline update: Pharmacologic treatment for episodic migraine prevention in adults

  1. S.D. Silberstein, MD, FACP,
  2. S. Holland, PhD,
  3. F. Freitag, DO,
  4. D.W. Dodick, MD,
  5. C. Argoff, MD and
  6. E. Ashman, MD

+ Author Affiliations

  1. From Thomas Jefferson University (S.D.S.), Jefferson Headache Center, Philadelphia, PA; the Armstrong Atlantic State University (S.H.), Savannah, GA; Comprehensive Headache Center (F.F.), Baylor University Headache Medicine Center, Dallas, TX; Mayo Clinic (D.D.), Scottsdale, AZ; New York University School of Medicine (C.A.), Albany; and Elmendorf Air Force Base (E.A.), AK.
  1. Correspondence & reprint requests to American Academy of Neurology: guidelines@aan.com

+ Author Disclosures: S.D. Silberstein

+ Author Disclosures: F. Freitag

+ Author Disclosures: D.W. Dodick

+ Author Disclosures: C. Argoff

+ Author Disclosures: E. Ashman

View Complete Disclosures

Abstract

Objective: To provide updated evidence-based recommendations for the preventive treatment of migraine headache. The clinical question addressed was: What pharmacologic therapies are proven effective for migraine prevention?

Methods: The authors analyzed published studies from June 1999 to May 2009 using a structured review process to classify the evidence relative to the efficacy of various medications available in the United States for migraine prevention.

Results and Recommendations: The author panel reviewed 284 abstracts, which ultimately yielded 29 Class I or Class II articles that are reviewed herein. Divalproex sodium, sodium valproate, topiramate, metoprolol, propranolol, and timolol are effective for migraine prevention and should be offered to patients with migraine to reduce migraine attack frequency and severity (Level A). Frovatriptan is effective for prevention of menstrual migraine (Level A). Lamotrigine is ineffective for migraine prevention (Level A).

GLOSSARY

AAN=
American Academy of Neurology;
AE=
adverse event;
CI=
confidence interval;
ER=
extended-release;
MAM=
menstrually associated migraine;
PMP=
perimenstrual period;
RCT=
randomized controlled trial

Epidemiologic studies suggest approximately 38% of migraineurs need preventive therapy, but only 3%–13% currently use it.1 In 2000, the American Academy of Neurology (AAN) published guidelines for migraine prevention.2,3 Since then, new clinical studies have been published on the efficacy and safety of migraine preventive therapies. This guideline seeks to assess this new evidence to answer the following clinical question: For patients with migraine, which pharmacologic therapies are proven effective for prevention, as measured by reduced migraine attack frequency, reduced number of migraine days, or reduced attack severity? This article addresses the safety and efficacy of pharmacologic therapies for migraine prevention.

Separate guidelines are available for botulinum toxin.4 The 2008 guideline included a Level B recommendation that botulinum toxin was probably ineffective for treatment of episodic migraine. A new guideline is in development. An updated guideline on nonsteroidal anti-inflammatory drugs5 and complementary alternative treatments has been approved for publication as a companion to this guideline.5

DESCRIPTION OF THE ANALYTIC PROCESS

The AAN and the American Headache Society participated in the development process. An author panel of headache and methodologic experts was assembled to review the evidence. Computerized searches of the MEDLINE, PsycINFO, and CINAHL databases identified new studies (published in English). The search strategy used the MeSH term “headache” (exploded) and a published search strategy for identifying randomized controlled trials (RCTs) published between June 1999 and May 2007. Additional MEDLINE searches revealed studies published through May 2009, which were reviewed and included as supplemental articles.

Studies of pharmacologic agents available in the United States were included in the analysis if they randomized adult patients with migraine to the agent under study or a comparator drug (including placebo) and utilized masked outcome assessment. At least 2 panelists independently reviewed each study and rated it according to the AAN therapeutic classification of evidence scheme (appendix e-3 on the Neurology® Web site at www.neurology.org). Differences in ratings were resolved by author panel discussion.

ANALYSIS OF EVIDENCE

The original search identified 179 articles. A supplemental search (2007–2009) yielded 105 additional articles. Of the total 284 articles, 29 were classified as Class I or Class II and are reviewed herein. Studies were excluded if they:

  • Assessed the efficacy of therapeutic agents for headache other than episodic migraine in adults

  • Assessed acute migraine treatment, migraine aura treatment/prevention, or nonpharmacologic treatments (e.g., behavioral approaches)

  • Used quality of life measures, disability assessment, or nonstandardized outcomes as primary efficacy endpoints

  • Tested the efficacy of drugs not available in the United States

Since the 2000 guideline publication, the AAN revised its evidence classification criteria to include study completion rates. Studies with completion rates below 80% were downgraded; several studies in the original guideline have thus been downgraded.

We found no new Class I or II studies published for acebutolol, atenolol, bisoprolol, carbamazepine, clonazepam, clonidine, clomipramine, fluvoxamine, guanfacine, nabumetone, nadolol, nicardipine, nifedipine, or protriptyline. Recommendations for these agents are based on the evidence reviewed in the original guideline (see table 1). Currently, no Class I or Class II studies exist for anticoagulants (limited Class III and IV studies were identified; table 1 includes anticoagulants).

Table 1

Classification of migraine preventive therapies (available in the United States)

Angiotensin receptor blockers and angiotensin-converting-enzyme inhibitors.

In the 2000 guideline, there were no studies testing the efficacy of angiotensin receptor blockers or angiotensin-converting-enzyme (ACE) inhibitors for migraine prevention. Since that publication, 3 reports have been published.

Candesartan.

In a Class II crossover study (12-week treatment separated by 4-week washout), the mean number of headache days was 18.5 with placebo (26.3% reduction from baseline) vs 13.6 with candesartan (45.6% reduction from baseline; p = 0.001).6 Selected secondary endpoints also favored candesartan: headache hours (139 vs 95; p < 0.001), migraine days (12.6 vs 9.0; p < 0.001), migraine hours (92.2 vs 59.4; p < 0.001), and headache severity index (293 vs 191; p < 0.001). No serious adverse events (AEs) occurred. The most common AEs were dizziness (31%), “symptoms of the musculoskeletal system” (21%), and fatigue (14%); none occurred significantly more often than with placebo.

Lisinopril.

One Class II study reported significant reduction in all 3 primary endpoints with lisinopril vs placebo (headache hours: 129 vs 162 [mean change in hours 20, confidence interval (CI) 5–36]; headache days: 19.7 vs 23.7 [20, CI 5–30]; migraine days: 14.5 vs 18.5 [21, CI 9–34]).7 AEs included cough (26%; 10% discontinued treatment due to cough), dizziness (23%), and “tendency to faint” (10%). No serious AEs were reported.

Telmisartan.

In a single Class II placebo-controlled trial, telmisartan 80 mg did not show a significant difference from placebo for reduction in migraine days (−1.65 vs −1.14).8

Conclusions.

Lisinopril and candesartan are possibly effective for migraine prevention (1 Class II study each). Telmisartan is possibly ineffective for reducing the number of migraine days (1 negative Class II study).

Antiepileptic drugs.

Divalproex.

The original guideline found strong, consistent support (5 studies) for the efficacy of divalproex sodium and its corresponding compound, sodium valproate, for migraine prevention.

Since the 2000 publication, 1 double-blind, randomized, Class I placebo-controlled 12-week trial showed extended-release (ER) divalproex sodium 500–1,000 mg/day had a mean reduction in 4-week migraine headache rate from 4.4/week (baseline) to 3.2/week (−1.2 attacks/week) in the ER divalproex sodium group and from 4.2/week to 3.6/week (−0.6 attacks/week) in the placebo group (CI 0.2–1.2; p = 0.006).9 No significant differences were detected between groups in the number of treatment-emergent AEs.

Clinical context.

In most headache trials, patients taking divalproex sodium or sodium valproate reported no more AEs than those on placebo. However, weight gain has been clinically observed with divalproex sodium long-term use.9,10 Treatment with these agents requires careful follow-up and testing because of pancreatitis, liver failure, and teratogenicity risks.11

Gabapentin.

Since the 2000 publication, a Class III study12 reported that a stable gabapentin dose (4-week titration phase to 2,400 mg/day; 8-week maintenance phase) significantly reduced the median monthly migraine rate vs placebo on the basis of a modified intention-to-treat analysis.

Lamotrigine.

The original guideline reported a single Class I lamotrigine study13 that failed to show a significant effect for migraine prevention. A second, new Class I study comparing lamotrigine 50 mg/day with placebo or topiramate 50 mg/day reported lamotrigine was not more effective than placebo (for both primary endpoints) and was less effective than topiramate in reducing migraine frequency and intensity.14 The primary outcome measure (responder rate: ≥50% monthly migraine frequency reduction) was 46% for lamotrigine vs 34% for placebo (p = 0.093, CI 0.02–0.26) and 63% for topiramate vs 46% for lamotrigine (p = 0.019, CI 0.03–0.31). Treatment-related AEs (rash, giddiness, sleepiness, and gastrointestinal intolerance) occurred in 10% of patients on lamotrigine.

Oxcarbazepine.

One Class II trial evaluated the efficacy of oxcarbazepine (1,200 mg/day) vs placebo.15 There was no difference between oxcarbazepine (−1.30 [SE 0.282]) and placebo for mean change in number of migraine attacks from baseline during the last 28 days of the double-blind 15-week treatment phase (−1.74 [SE 0.283]; p = 0.2274).

Topiramate.

Four Class I studies14,16,,18 and 7 Class II studies19,,25 report topiramate (50–200 mg/day) is effective in migraine prevention.

In a Class I placebo-controlled study (mean topiramate dose 125 mg/day [range 25–200 mg/day]), patients given topiramate experienced a significantly lower 28-day migraine frequency vs with placebo (3.31 ± 1.7 vs 3.83 ± 2.1; p = 0.002).18 In a second placebo-controlled Class I double-crossover study (reviewed above), topiramate was more effective than placebo and lamotrigine for primary efficacy measures.14 In the topiramate groups, 15% of patients experienced AEs, most commonly paresthesias, sleepiness, and gastrointestinal intolerance. The placebo group reported gastrointestinal intolerance (3%) and anorexia (3%).

Two additional Class I studies report topiramate is as effective as propranolol16 or sodium valproate,17 drugs previously established as effective for migraine prevention. In the first study, subjects given topiramate 50 mg/day had reduced mean migraine frequency (episodes/month) from baseline (6.07 ± 1.89 to 1.83 ± 1.39; p < 0.001) at 8 weeks, decreased headache intensity VAS score from 7.1 ± 1.45 to 3.67 ± 2.1 (p < 0.001), and decreased headache duration from 16.37 ± 7.26 hours to 6.23 ± 5.22 hours (p < 0.001).16 Subjects given topiramate reported paresthesias (23%), weight loss (16%), and somnolence (13%). In patients treated with propranolol 80 mg/day, mean headache frequency (episodes/month) decreased from 5.83 ± 1.98 to 2.2 ± 1.67 (p < 0.001) at 8 weeks, headache intensity VAS score decreased from 6.43 ± 1.6 to 4.13 ± 1.94 (p < 0.001), and headache duration decreased from 15.10 ± 6.84 hours to 7.27 ± 6.46 hours (p < 0.001). Although monthly headache frequency, intensity, and duration decreased in both groups, the topiramate group reported significantly greater mean reduction (topiramate frequency decrease 4.23 ± 1.2 vs propranolol 3.63 ± 0.96 [p = 0.036; CI 0.39–1.16]; topiramate intensity decrease 3.43 ± 1.38 vs propranolol 2.3 ± 1.2 [p = 0.001; CI 0.46–1.8]; topiramate duration decrease 10.1 ± 4.3 vs propranolol 7.83 ± 4.5 [p = 0.048; CI 0.17–4.6]).

In a crossover Class I trial (2-month washout between therapies) comparing topiramate 50 mg/day with sodium valproate 400 mg/day, both groups showed improvement from baseline in headache frequency, intensity, and duration.17 Average monthly migraine frequency decreased by 1.8 times with sodium valproate (baseline 5.4 ± 2.5; posttreatment 3.6 ± 2.1; CI 1.0–2.6; p < 0.001), as compared with a 3-time reduction with topiramate (baseline 5.4 ± 2.0; posttreatment 2.4 ± 2.4; CI 2.1–3.9; p < 0.001). Headache intensity decreased by 3.7 with sodium valproate (baseline 7.7 ± 1.2; treatment 4.0 ± 2.1; CI 2.9–4.6; p < 0.001), as compared with a reduction of 3.6 with topiramate (baseline 6.9 ± 1.2, treatment phase 3.3 ± 1.5; CI 2.9–4.3; p < 0.001). The average headache episode duration decreased by 13.4 hours from baseline with sodium valproate (baseline 21.3 ± 14.6; treatment 7.9 ± 7.7; CI 7.5–19.3; p < 0.001) as compared with an 11.9-hour reduction with topiramate (baseline 17.3 ± 8.4; treatment 5.4 ± 6.4; CI 8.2–15.6; p < 0.001). The overall analysis of repeated-measures analysis of variance demonstrated no differences in monthly headache frequency, intensity, or duration after the first or second treatment rounds. Topiramate AEs were weight loss (18.8%), paresthesias (9.4%), or both (25%). Sodium valproate AEs were weight gain (34.5%), hair loss (3.1%), and somnolence (3.1%).

Results of 5 Class II studies support those of the Class I studies showing topiramate as effective for migraine prevention.19,,25 Four studies demonstrated significant improvement over placebo19,20,23,24; one included an active comparator arm, suggesting equivalence of topiramate (100, 200 mg/day) and propranolol (160 mg/day).20 Two studies comparing topiramate and amitriptyline (25–150 mg/day) reported no difference in efficacy for primary endpoints; however, amitriptyline was associated with a significant AE increase, and the amitriptyline-topiramate combination suggested improvement in depression scores vs monotherapy.21,22 In one of these studies,21 the most common AEs were similar to those previously reported. One Class II placebo-controlled 24-week pilot study failed to show a difference in efficacy between topiramate 200 mg and placebo.26

Conclusions.

Divalproex sodium and sodium valproate are established as effective in migraine prevention (multiple Class I studies). Data are insufficient to determine the effectiveness of gabapentin (1 Class III study). Lamotrigine is established as ineffective for migraine prevention (2 Class I studies). Oxcarbazepine is possibly ineffective for migraine prevention (1 Class II study). Topiramate is established as effective for migraine prevention (4 Class I studies, multiple Class II studies; 1 negative Class II study). Topiramate is probably as effective for migraine prevention as propranolol (1 Class I study), sodium valproate (1 Class I study), and amitriptyline (2 Class II studies).

Antidepressants.

Fluoxetine.

In the original guideline, 1 Class II study27 showed fluoxetine (racemic) was significantly better than placebo for migraine prevention, but the results were not duplicated in a second study.28

Since the original guideline, a Class II study has shown fluoxetine 20 mg/day was more effective than placebo in reducing total pain index scores (calculated as [Dl × 1] + [D2 × 2] + [D3 × 3], where D1, D2, and D3 represent headache hours calculated in a month, with pain intensity shown by 1, 2, 3) at 6 months.29 After the 6 months, pain index scores for the fluoxetine group decreased from 135 (baseline) to 41.3 (SD ± 63.8; p = 0.001). The placebo group pain index was 98 at baseline and 61.1 at 6 months (SD ± 57.7; p = 0.07); however, differences were noted between treatment groups for baseline measures.

Venlafaxine.

In a Class I study, venlafaxine XR 150 mg significantly reduced the number of headache days (median reduction in days: venlafaxine 150 mg −4 days; venlafaxine 75 mg −2 days; placebo −1 day; Kruskal-Wallis = 10.306, df = 2; p < 0.006).30 All 3 groups showed decreased headache severity and duration from baseline; no differences were observed between treatment groups for these endpoints. The most common AEs were nausea (41%), vomiting (27%), and drowsiness (27%). Fourteen percent of patients receiving venlafaxine withdrew because of AEs.

A Class II trial assessed the efficacy of venlafaxine vs amitriptyline; both were effective in reducing attack frequency (venlafaxine: baseline = 4.15 [SD ± 2.24] vs 12 weeks = 1.77 [SD ± 1.39; p < 0.001]; amitriptyline: baseline = 3.27 [SD ± 1.61] vs 12 weeks 1.54 [SD ± 1.54; p < 0.001]).31 Patients taking venlafaxine experienced nausea/vomiting (23%) and tachycardia (15%); 1 patient withdrew because of AEs. Patients taking amitriptyline reported hypersomnolence (80%), dry mouth (69%), and concentration difficulties (54%).

Tricyclic antidepressants.

The original guideline concluded amitriptyline was established as effective for migraine prevention; that evidence has since been downgraded to Class II (all 3 studies had >20% dropout rates). Comparative studies of amitriptyline with topiramate21,22 and venlafaxine31 (reviewed above) report similar efficacy at the doses tested.

Conclusions.

There is conflicting Class II evidence for use of fluoxetine. Venlafaxine is probably effective for migraine prevention (1 Class I study) and is possibly as effective as amitriptyline in migraine prevention (1 Class II study). Amitriptyline is probably effective for migraine prevention (multiple Class II studies); it is probably as effective as topiramate (2 Class II studies) and possibly as effective as venlafaxine (1 Class II study) for migraine prevention.

β-Blockers.

Metoprolol.

The original guideline concluded metoprolol was probably effective in migraine prevention. We reclassified these studies as Class I using the revised AAN criteria.

One new Class II study reported metoprolol (200 mg/day) was more effective than aspirin (300 mg/day) in achieving 50% migraine frequency reduction (responder rate metoprolol = 45.2%; aspirin = 29.6%; mean difference 15.65; CI 4.43–26.88).32 Attack frequencies (attacks/month) at placebo run-in and week 20 are 3.36 to 2.37, respectively, for aspirin and 3.55 to 1.82, respectively, for metoprolol. No significant AEs were reported.

A small Class II study reported metoprolol (47.5–142.5 mg/day) had similar efficacy to nebivolol 5 mg/day for migraine prevention (assessed by a decrease in mean migraine attacks).33

Propranolol.

The original guideline concluded propranolol was established as effective for migraine prevention.

In a Class II study, propranolol (80 mg/day) was more effective than placebo and as effective as cyproheptadine (4 mg/day) in reducing migraine frequency, duration, and attack severity.34 The difference in attack frequency reduction was significant between treatments: propranolol −2.85 ± 0.2 (SEM) vs cyproheptadine −3.09 ± 0.31 vs combination 3.12 ± 0.1 vs placebo −1.77 ± 0.44 (all p < 0.05 vs placebo). For attack frequency reduction, combination therapy was more effective than monotherapy (p < 0.05). AEs were drowsiness, sleep disturbance, weight gain, fatigue, and dry mouth; percentages of patients affected were not reported.

Conclusions.

Metoprolol is established as effective for migraine prevention (2 Class I studies) and is possibly as effective as nebivolol or aspirin for migraine prevention (1 Class II study each). Propranolol is established as effective for migraine prevention (multiple Class I studies) and is possibly as effective as cyproheptadine for migraine prevention (1 Class II study).

Calcium-channel blockers.

The original guideline concluded that verapamil and nimodipine were probably effective for migraine prevention. The original studies on verapamil and nimodipine were found to have conflicting Class III evidence on the basis of current classification criteria and were downgraded accordingly, yielding Level U recommendations.

Conclusions.

Data from older studies regarding verapamil and nimodipine are insufficient when current AAN classification criteria are applied.

Direct vascular smooth muscle relaxants.

The original guideline concluded cyclandelate was probably effective for migraine prevention.

Cyclandelate.

Two new Class II studies reported conflicting results. The first study showed cyclandelate to be no more effective than placebo in reducing migraine days, attacks, or duration.35 The second study (smaller, underpowered; n = 25) found cyclandelate significantly reduced the number of migraine days and duration (assessed using a contingent negative variation measure).36

Conclusions.

The efficacy of cyclandelate is unknown (conflicting Class II studies).

Triptans.

Since the original guideline, new Class I studies have assessed the efficacy of frovatriptan,37,38 naratriptan,39 and zolmitriptan40 for short-term prevention of menstrually associated migraine (MAM).

Frovatriptan.

Frovatriptan 2.5 mg BID/qd was more effective than placebo in reducing migraine frequency.37 The mean number of headache-free perimenstrual periods (PMPs) per patient (primary endpoint) was higher in the 2 frovatriptan groups (2.5 mg qd = 0.69 [SD ± 0.92; CI 1.14–2.73; p = 0.0091] vs 2.5 mg BID = 0.92 [SD 1.03; CI 1.84–4.28; p < 0.0001] vs placebo = 0.42 [SD ± 0.78]), representing 64% (2.5 mg/day) and 119% (5 mg/day) increases in the mean number of headache-free PMPs per patient over placebo. A second Class I study38 also reports the MAM headache incidence during the 6-day PMP was 67% for placebo, 52% for frovatriptan 2.5 mg QD (p < 0.0001 vs placebo), and 41% for frovatriptan 2.5 mg BID (p < 0.0001 vs placebo; p < 0.0001 vs QD regimen). The AE incidence and type for both regimens were similar to those for placebo. The overall AE incidence for frovatriptan was 4.1% (2.5 mg BID) and 2.7% (2.5 mg qd) higher than during placebo treatment.

Naratriptan.

In a Class I study, 1 mg BID (given for 5 days, starting 2 days before menses onset) reduced the number of perimenstrual migraine attacks and migraine days.39 Patients treated with naratriptan 1 mg experienced more headache-free PMPs than those on placebo (50% vs 25%, p = 0.003). Naratriptan 1 mg reduced the number of MAMs (2.0 vs 4.0, p < 0.05) and MAM days (4.2 vs 7.0, p < 0.01) vs placebo. The AE incidence and severity were similar to those of placebo; <10% of patients experienced dizziness, chest pain, or malaise.

Zolmitriptan.

One Class I study reported the efficacy of zolmitriptan 2.5 BID/TID vs placebo. Both zolmitriptan regimens demonstrated superior efficacy vs placebo: the proportion of patients with a ≥50% MAM attack frequency reduction (zolmitriptan 2.5 mg TID [58.6%], p = 0.0007 vs placebo; zolmitriptan 2.5 mg BID [54.7%], p = 0.002 vs placebo; placebo 37.8%).40 AEs were considered possibly treatment-related in 28 patients (33.3%) in the zolmitriptan 2.5 mg TID group, 29 (36.3%) in the zolmitriptan 2.5 mg BID group, and 18 (22.0%) in the placebo group. The most common AEs were asthenia, headache, dizziness, and nausea.

Conclusions.

Frovatriptan is established as effective for the short-term prevention of MAMs (2 Class I studies). Zolmitriptan and naratriptan are probably effective for the short-term prevention of MAMs (1 Class I study each). The utility of these agents in receiving a separate indication for pure menstrual migraine is currently being deliberated by US regulatory authorities.

Other agents.

Since the original guideline, additional studies have been identified that assess the efficacy of a carbonic anhydrase inhibitor and a neurokinin inhibitor for migraine prevention.

Carbonic anhydrase inhibitor.

In a single Class II study, acetazolamide 250 mg BID was no more effective than placebo in reducing migraine frequency, duration, and severity.e1 This trial (n = 53) was stopped prematurely because of a high number of withdrawals (34%), primarily due to acetazolamide-associated AEs, including paresthesias and asthenia.

Conclusions.

The efficacy of acetazolamide is unknown at this time (1 Class II study terminated early).

RECOMMENDATIONS

Level A.

The following medications are established as effective and should be offered for migraine prevention:

  • Antiepileptic drugs (AEDs): divalproex sodium, sodium valproate, topiramate

  • β-Blockers: metoprolol, propranolol, timolol

  • Triptans: frovatriptan for short-term MAMs prevention

Level B.

The following medications are probably effective and should be considered for migraine prevention:

  • Antidepressants: amitriptyline, venlafaxine

  • β-Blockers: atenolol, nadolol

  • Triptans: naratriptan, zolmitriptan for short-term MAMs prevention

Level C.

The following medications are possibly effective and may be considered for migraine prevention:

  • ACE inhibitors: lisinopril

  • Angiotensin receptor blockers: candesartan

  • α-Agonists: clonidine, guanfacine

  • AEDs: carbamazepine

  • β-Blockers: nebivolol, pindolol

Level U.

Evidence is conflicting or inadequate to support or refute the use of the following medications for migraine prevention:

  • AEDs: gabapentin

  • Antidepressants

    • Selective serotonin reuptake inhibitor/selective serotonin-norepinephrine reuptake inhibitors: fluoxetine, fluvoxamine

    • Tricyclics: protriptyline

  • Antithrombotics: acenocoumarol, Coumadin, picotamide

  • β-Blockers: bisoprolol

  • Calcium-channel blockers: nicardipine, nifedipine, nimodipine, verapamil

  • Acetazolamide

  • Cyclandelate

Level A negative.

The following medication is established as ineffective and should not be offered for migraine prevention:

  • Lamotrigine

Level B negative.

The following medication is probably ineffective and should not be considered for migraine prevention:

  • Clomipramine

Level C negative.

The following medications are possibly ineffective and may not be considered for migraine prevention:

  • Acebutolol

  • Clonazepam

  • Nabumetone

  • Oxcarbazepine

  • Telmisartan

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