vendredi 7 mai 2010

Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment - Wikiberal

Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment

De Wikiberal.

Selon l'économie primitive, l'inflation tend à s'accélérer une fois que le taux de chômage tombe au-dessous d'un certain chiffre, chiffre magique pour les uns, diabolique pour les autres, angélique pour les derniers. Ce chiffre a reçu un nom : c'est le NAIRU. Autrement dit, le taux de chômage au-dessous duquel le taux d'inflation tend à s'accélérer est le NAIRU. Le concept est apparenté, mais pas équivalent, à celui de taux de chômage naturel de Milton Friedman et Edmund Phelps. Aux États-Unis, on estime le NAIRU autour de 5,5 %.

Le NAIRU (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment, en français « taux de chômage n'accélérant pas l’inflation ») est de plus en plus un outil économique élaboré par l'OCDE. Il établit pour chaque nation à un instant donné le taux de chômage minimum qui puisse s'accompagner de la stabilité des prix. C'est ainsi que le taux de chômage préconisé était de 9% pour la France en 1997.

Les recommandations indiquent aux gouvernements quel taux de chômage minimum ils doivent maintenir afin d'empêcher un accroissement des salaires qui provoquerait une inflation.

Mais pourquoi un taux de chômage qui baisse au dessous du NAIRU devrait-il entrainer une accélération du taux d'inflation ?

Parce que l'économie primitive prétend qu'un taux de chômage bas est synonyme d'activité économique forte et qu'une activité économique forte entraine une demande forte de biens et services..

Elle prétend aussi que l'activité économique forte et le taux de chômage bas sont synonymes d'une demande de travail forte de la part des entreprises (ou, si on parle le langage de l'INSEE d'une offre d'emplois forte de leur part), demande qui par conséquent exerce une pression à la hausse sur les salaires, laquelle élève le coût de production et par conséquent fait monter les prix des biens et services.

En d'autres termes, le NAIRU est un indicateur apparemment très utile puisqu'il peut alerter la banque centrale sur l'accélération à venir du taux d'inflation.

Evidemment, si la banque centrale surveille le taux de chômage, elle peut à tout moment prévenir l'accélération du taux de l'inflation en refroidissant l'activité économique par une politique monétaire appropriée.

En conséquence, une fois que le taux de chômage est tombé sous le NAIRU, le marché s'attend à ce que, pour prévenir l'accélération future du taux d'inflation, la banque centrale augmente le taux d'intérêt pour refroidir l'activité économique.

La perspective d'un ralentissement de l'activité économique peut suffire à faire passer le taux de chômage au-dessus du NAIRU et c'est ainsi qu'on empêche la menace de l'inflation galopante.

Il n'en reste pas moins que la raison de l'accélération du taux d'inflation, une fois le chiffre du chômage tombé sous le NAIRU, n'est pas le NAIRU en tant que tel, mais le fait que l'activité économique est en surchauffe. En d'autres termes, l'activité devient trop forte et cela provoque des hausses générales des prix des biens et des services, qu'on résume par la dénomination "inflation".

Mais comment l'activité économique peut-elle se trouver en état de surchauffe ? Répondre à cette question suppose au moins de définir ce qu'on entend par activité économique

Dès lors que vous et moi produisons librement des biens et services et les échangeons librement contre de la monnaie, nous mettons en mouvement l'activité économique.

La monnaie que nous avons obtenue, nous l'échangeons alors contre des biens et services variés.

En d'autres termes, avant d'avoir une demande, nous devons produire des biens et services échangeables. Cela implique que la production précéde toujours la consommation. En conséquence, aussi longtemps que la production suscite une augmentation de la consommation, il ne peut y avoir de surchauffe.

La surchauffe se produit une fois qu'on essaie d'augmenter la consommation, en se moquant de la production.

Très exactement, il y a émergence d'échanges où les individus n'échangent rien contre de la monnaie, mais échangent de la monnaie pour avoir des biens et services.

Mais cela ne peut se produire qu'à une condition : lorsqu'on augmente l'offre de monnaie. Et dans les systèmes monétaires que nous connaissons actuellement (depuis la décennie 1920), lorsque la banque centrale augmente l'offre de monnaie.

Que signifie l'augmentation du stock de monnaie ? Tout simplement que de la monnaie est créée sans être gagnée : en France, c'est le déficit de l'Etat, c'est le déficit de la Sécurité sociale, c'est le déficit de l'UNEDIC, etc..

Ainsi, voit-on se mettre en mouvement une demande de biens et services non adossée à une production. C'est elle qui va mener à la surchauffe et aux autres symptômes variés de ce qu'on dénomme "inflation".

La surchauffe en formation n'a rien à voir avec un quelconque niveau particulier de chômage ou avec le taux de croissance des salaires. Elle est toujours le produit des augmentations de l'offre de monnaie. L'augmentation de l'offre de monnaie qui donne naissance à la demande non gagnée de biens et services réduit le pouvoir d'achat de la monnaie et fait monter les prix des biens et services (dont celui du travail, les salaires) toutes choses égales par ailleurs.

Mais si des hausses de prix générales peuvent se produire seulement comme conséquences des hausses de la quantité de monnaie, d'où vient l'idée du NAIRU ? Tout simplement d'une corrélation statistique entre les variations de l'indice des prix à la consommation et le taux de chômage. En d'autres termes, le fondement du modèle du NAIRU est totalement arbitraire, non scientifique.

Mais cela n'inquiète pas l'économie primitive. Ce qui lui importe est de savoir si elle peut prédire le taux de croissance futur de l'indice des prix.

Derrière le NAIRU, il y a la façon de penser que "tout baigne" aussi longtemps qu'on peut faire des prévisions pas trop inexactes. Mais si "tout baigne", alors on peut trouver toute sorte de formules pour faire des prévisions, les méthodes statistiques sont fécondes à cet égard.

Supposons par exemple qu'on établisse une bonne corrélation positive entre le revenu de monsieur X et le taux de croissance de l'indice des prix à la consommation. Le taux de croissance de l'indice des prix à la consommation sera d'autant plus grand que le taux de croissance du revenu de monsieur X le sera.

On peut aisément conclure que, dans son louable effort de contrôler le taux d'inflation, la banque centrale doit faire attention au taux de croissance du revenu de monsieur X et le contrôler. L'absurdité de cet exemple n'est pas pire que le modèle du NAIRU.

Plutôt que de mettre en parallèle le taux de chômage et l'insensé NAIRU, la banque centrale n'a qu'une chose à faire : faire attention à la croissance monétaire.

Elle aurait une autre chose encore mieux à faire: c'est de disparaître. Mais on ne saurait demander à personne, fût-ce une personne juridique morale, de se suicider. Les banques centrales sont nées pour leur majorité au XXè siècle de divers coups des hommes de l'Etat, il y a fort à parier qu'elles mourront au XXIe siècle.

Posted via web from hypha's posterous

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